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Parkinson: « J’ai parlé de ma maladie à mon employeur malgré les conseils de mon médecin »
Aujourd’hui Talentéo vous emmène à la rencontre de Jean-François. Diagnostiqué de la maladie de Parkinson il y a quelques années, ce responsable de développement a bénéficié de différents aménagements de travail afin de continuer à exercer son activité dans les meilleurs conditions.
Pouvez-vous vous présenter?
Je m’appelle Jean-François Eliot, j’ai 35 ans et je suis responsable de développement NERFRANCE (spécialisé en location de support de stockage ) depuis presque 10 ans. Mon poste est transversal sur la gestion globale d’une société:
la logistique, le transport, le développement commercial et marketing,
la communication multicanale, le recrutement et la gestion des
ressources humaines. J’ai également exercé en tant que pompier
militaire.
Ancien sportif de haut niveau en judo, je pratique le touch rugby et également la course à pied.
La maladie de parkinson a-t-elle été un frein à votre intégration professionnelle?
J’ai été diagnostiqué de la maladie de Parkinson en 2013. Cela faisait déjà 5 ans que je travaillais pour cette entreprise. Malgré
l’avertissement de mon médecin de cacher ma maladie à mon employeur,
j’ai pris la décision d’informer le plus tôt possible mon entourage:
amis, famille et employeur. Je ne me voyais pas cacher cet
aspect alors que je ne me sens pas coupable, je n’ai rien fait pour cela
alors pourquoi le cacher.
Du côté personnel, j’ai également demandé une pension d’invalidité et
je continue la pratique de la course à pied ainsi que le touch rugby
quand mon corps et mon cerveau me le permettent. J’ai d’ailleurs couru
récemment pour l’association Vaincre Parkinson à Arradon.
Quels ont été les aménagements de postes mis en place?
En 5 ans, il y a eu des changements au niveau professionnel pour adapter mon travail. Tout d’abord la mise en place du télétravail quand je le souhaite.
Mon poste a été aménagé: clavier, support bras, et jambes, salle de
repos avec possibilité de dormir ou se reposer. Mon activité a aussi été
adaptée: plus de salon professionnel, moins de déplacements sur la
route. Il n’y a pas de pression au niveau du chiffre: il y a un minimum à
faire.
Au-delà de l’aménagement matériel, je pense que je m’adapte tous les
jours notamment en faisant face aux douleurs, lenteurs, gènes, manque de
sommeil etc.. qui ne préviennent pas. Il faut passer outre tous les
jours, et avancer malgré les difficultés. Il faut développer sa capacité de résilience.
Quel message souhaitez-vous passer à nos lecteurs?
Je pense que l’annonce et le changement de vie lié à une maladie comme Parkinson est un combat de chaque jour.
Personnellement, la difficulté est d’essayer de rester actif, et dans
la vie sociale avec les autres qui ne comprennent pas toujours notre
difficulté, et se demandent comment appréhender la situation. Je dirais
aux lecteurs, que peu importe le handicap, il faut en parler le plus possible et ne pas se cacher, tout simplement VIVRE.